D’fàmeli Strumpfmann

Von Pierre Kretz

Zweiter Teil der Trilogie „Geschichten für das Nichtvergessen – eine deutsch-französische Saga

Das Elsass in den 1940er und 50er Jahren: Kinderspiele und Dorffeste während der NS-Zeit, Liebesgeschichten unter deutscher Besatzung, einquartierte französische Zwangsarbeiter, die Vertreibung der NS-Bürgermeister und Kollaborateure nach der Kapitulation, die Kriegsheimkehrer, das Glück den Hunger zu stillen, das erste Auto… Inspiriert von ganz persönlichen Berichten und Erzählungen von Zeitzeugen beschreibt Theaterleiter Edzard Schoppmann ein Stück elsässische Heimat- und Zeitgeschichte. Eine Region, die über Jahrhunderte Spielball zwischen Deutschland und Frankreich, mit Straßburg als Hauptstadt zur Wiege eines versöhnten Europas wird.

Der Vater der elsässischen Familie Strumpfmann, Alois, ist ein Malgré-Nous, ein ehemaliger Zwangsrekrutierter der deutschen Wehrmacht. Er hat Schwierigkeiten, sich gegenüber seinen drei Töchtern durchzusetzen, Töchter, die nichts von der trostlosen Vergangenheit wissen wollen, sondern auf die Zukunft, die Konsumgesellschaft und die Yéyé-Musik setzen. Anna wiederum, die Ehefrau von Alois und Mutter der drei rebellischen jungen Frauen, hört den ganzen Tag Schlager im deutschen Radio und versucht so gut es geht, den Zusammenhalt der Familie zu wahren. Doch ihre Aufgabe ist nicht einfach, denn das Familienleben wird ständig von den Wellen einer Welt erschüttert, die sich in einer ständigen sozialen und kulturellen Revolution befindet.

Das Projekt ist Teil der Trilogie „Geschichten für das Nichtvergessen“. In dieser Projektreihe kreiert das Ensemble Kunstinstallationen, Ausstellungen und Theaterstücke, die sich mit der europäischen Nachkriegszeit beschäftigen. 2017 wurde mit „Blutsschwestern und Blutsbrüdern“ der erste Teil der Trilogie über die Ortenau in den 1940er und 50er Jahren mit großem Erfolg in vielen Städten und Gemeinden der Region gezeigt.

Marie-Thérèse
Marie-Jeanne
Marie-France
Autor
Pierre Kretz
Inszenierung
Edzard Schoppmann
Choreografie
Sprache
Elsässisch
"Cette pièce est un exemple merveilleux de la culture alsacienne, de l’identité alsacienne, des forces et des faiblesses d’une région très particulière. Surtitrée en Français, la pièce est accessible même aux non-alsacophones et elle a le potentiel de devenir une référence en la matière. (...) On ne peut que remercier Pierre Kretz et la troupe de Theater BAAL de faire vivre toute la noblesse de la culture alsacienne et transrhénane !"
– Kai Littmann - eurojournalist.eu - 4 novembre 2019
Une histoire théâtrale ou un théâtre de l’histoire ? par Pierre Kretz

Une drôle d’histoire en tout cas : Edzard Schoppmann, metteur en scène allemand, me commande un texte théâtral sur la période gaulliste en Alsace. Une période dont la mémoire reste vive, et qui n’est pas encore perçue comme une période «  historique ».  En tout cas une période à laquelle je n’avais jamais réfléchi.

Mais pour écrire, nul besoin de réfléchir. Il suffit de  laisser émerger des pans entiers de sa propre histoire. J’avais huit ans quand le Général de Gaulle est venu aux affaires en 1958, et dix-neuf quand il s’en est retiré. De Gaulle en Alsace,  c’est mon enfance. Et l’enfance est pour l’écrivain une source inépuisable d’inspiration. C’est d’ailleurs en écrivant ce texte que j’ai  réalisé que mes parents étaient nés en 1913 sous le Reichsland Elsass Lothringen , et mon frère et ma sœur,  nés en 1941 et 1943, avaient vu le jour dans une Alsace occupée par les nazis. J’étais donc le seul membre de ma famille à être…né français !

Les années soixante, celles du gaullisme triomphant entre Vosges et Rhin,  sont aussi  celles du début des fameuses «  trente glorieuses ». A la campagne, les chevaux et les bœufs cèdent en très peu de temps la place aux tracteurs. Dans les cuisines les frigidaires et les lave-linges font leur apparition. Au  cœur de chaque foyer trône dorénavant un téléviseur.  Et la voiture cesse d’être réservée aux classes aisées.

Ces années – là auront  marqué le début d’un cycle  de civilisation  à présent remis en question sur bien des plans. Un cycle  nouveau dont les mots d’ordre sont : croissance, consommation, tout automobile, urbanisation, énergie nucléaire…

Mais à la fin des années cinquante et durant les décennies qui ont suivi,  ces bouleversements ont indéniablement amélioré le niveau de vie des citoyens et rendu leurs vies plus douces et sûrement plus libres. Et cette euphorie consumériste a eu un effet secondaire d’une grande importance : elle a permis d’oublier le passé, de tourner la page d’une première moitié de siècle marquée par  deux guerres mondiales. Enfin redde m’r nem devo, Enfin n’en parlons plus pour reprendre le titre de la pièce du célèbre cabarettiste strasbourgeois, Germain Muller.

Mais le Théâtre Eurodistrict Baden Alsace a choisi d’en parler, de ces pages de notre histoire rhénane, alsaco-badoise, franco-allemande. Car la scène est un lieu privilégié d’interrogation du passé. Par la magie du théâtre, le spectateur pourra s’immiscer par un minuscule trou de souris dans l’intimité de la famille d’Aloïs Strumpfmann, Alsacien du peuple, de sa femme Anna et de leurs trois filles.

Il  pourra ainsi épier leurs conversations entre quatre murs, assister à leurs  drames familiaux, leurs  peines, leurs fâcheries, leurs moments de tendresse. Et constater à quel point la grande histoire, celle des livres d’histoire, recoupe celle de n’importe quelle famille européenne du XXe siècle. Car, à l’image de l’histoire de notre continent,  la vie de la  famille Strumpfmann est tout sauf un long fleuve tranquille !

Le lecteur me pardonnera de rappeler ici le lieu commun consistant à dire que nul ne peut comprendre l’époque  dans laquelle il vit, nul ne peut inventer le monde de demain s’il n’a pas conscience de son histoire. De l’histoire de sa famille, de sa région, de son pays. Sans oublier bien sûr  celle de l’Europe et celle de l’humanité.

Mais l’histoire n’est pas une science figée. Elle se réfléchit, se remet en question, se fabrique, se transforme de génération en génération. Elle peut aussi revivre sur une  scène de théâtre. Y voir des acteurs qui redonnent vie à un  passé proche, voilà qui peut constituer pour le spectateur un moment privilégié de rencontre sensible avec le passé. Mais assister à un spectacle sur le passé constitue une belle invitation à réfléchir sur notre présent, sur notre avenir. N’est-ce-pas ?

C’est en tout cas le pari que nous faisons avec notre Famille Strumpfmann.

Pierre Kretz, auteur de la pièce

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Theater Baden Alsace